Géosite du Rocher de Brion

Classement : Géosite du Géoparc mondial UNESCO

Organisme gestionnaire : Commune de Jaunac et Communauté de communes Val’Eyrieux

Présentation :

Le rocher de Brion est une formation volcanique, géologiquement rattachée à la province du Velay oriental, et plus spécifiquement au Massif du Mézenc- Gerbier. Vers -10 millions d’années, la surrection des Alpes a réactivé un certain nombre de fractures et de dislocations, et a favorisé le développement de l’activité volcanique dans le Massif central : le rocher de Brion en constitue une des extrémités est. La lave fluide d’une température d’environ 1200°c a profité d’une fracture dans les roches granitiques pour atteindre la surface, se solidifiant dans le conduit par lequel elle est passée : on appelle ce dernier un « dyke ».

A partir de la crise messinienne, le creusement des vallées dans les Boutières a érodé les reliefs, et, suivant le degré de résistance des roches, entraîné un phénomène d’inversion de reliefs : les roches volcaniques, plus dures, se sont retrouvées mises en relief ; des conduits d’alimentation du volcanisme, comme par exemple le dyke de Brion, ont progressivement été déchaussés. L’érosion a dénudé les prismations issues du refroidissement de la lave. D’orientation NO/SE, le dyke forme un « mur » qui mesure environ 500m de longueur. Les orgues qui le composent sont d’inclinaisons assez variées ; en revanche, il faut noter que sur la partie est du site, toutes les orgues sont verticales, ce qui laisse supposer la formation d’un filon sub-horizontal : un sill ou « filon-couche »

Une coulée se situe à l’ouest du site, un peu en aval du dyke. Elle forme une crête de montagne en inversion de relief par rapport à la paléo-vallée dans laquelle elle s’est épanchée. Le lien entre le dyke et cette coulée n’est pas avéré, car la composition de la roche diffère : le basalte de la roche de Brion est riche en petits cristaux d’olivine et en phénocristaux de pyroxène, de taille centimétrique à pluricentrimétrique. En revanche, ces derniers sont quasi absents de la coulée, qui présente davantage de cristaux d’olivine et d’enclaves de péridotite.

Les épisodes de glaciations du Quaternaire sont à l’origine des éboulis qui cernent le rocher : de gros blocs de prismes se sont désolidarisés des parois, sont tombés, et se sont stabilisés en contrebas. Ces versants sont aujourd’hui recouverts par la végétation. L’érosion progressive du dyke au sommet a formé un replat sur lequel des habitations ont été retrouvées, datant pour les plus anciennes, du XII e siècle.

Des ruines du château et du village de Brion sont visibles sur le site. Les fouilles archéologiques ont dévoilé notamment des vestiges datant du XIII e et XVII e siècle : des habitations, mais également l’ancien rempart spectaculaire qui encerclait le village, des terrasses fossiles, etc. Les bâtiments sont construits à base d’orgues volcaniques issus d’une carrière sur le site.

Une flore particulière s’est développée sur le site, en raison d’une occupation humaine pluriséculaire. On trouve ainsi des plantes issues d’anciennes cultures fourragères ou des plantes qui poussent spécifiquement sur des ruines. Certaines variétés sont plus spécifiquement liées à la nature basaltique du sol : le lessivage permanent favorise la croissance du cornouiller mâle par exemple.

Centres d’intérêts scientifiques ou pédagogiques :

Une étude conjointe du site a été menée par une géomorphologue, un botaniste, un archéologue et un historien. La cohésion globale du projet a permis d’opérer des fouilles archéologiques à trois reprises entre 1999 et 2002 puis une doctorante en archéologie a plus récemment à nouveau procédé à des fouilles.

Le site du Rocher de Brion présente une grande diversité dans les objets d’études : orgues, éboulis, mais aussi les vestiges du village et le château révèlent un lieu riche géologiquement et historiquement. Formant un sommet, et situé sur un replat, le site du Rocher de Brion offre un cadre de travail agréable et une belle vue sur les Boutières et la vallée de la Dorne. De plus, les maisons et remparts sont construits par l’empilement de petits tronçons d’orgues formant une architecture surprenante.

Concernant le volcanisme, les très nombreuses orgues basaltiques et leurs différentes orientations permettent d’appréhender la formation des orgues dans leur complexité : d’une part la formation du dyke (orgues à orientations variées) et d’autre part celle d’un sill (orgues subverticales).

Le site présente un sentier d’interprétation.

Mots clefs  thématiques : archéologie, botanique, cartographie, écologie, géographie, géomorphologie, impact fréquentation touristique, pastoralisme, paysages, topologie numérisation 3D, sciences du territoire, volcanologie

Mots clefs typologie de sites : site volcanique, panorama lecture paysages, site archéologique, zone agricole ou pastorale, espace de médiation

Modalités d’accès :

Accès libre toute l’année, si présence régulière, sollicitation auprès de la Mairie de Jaunac

Accompagnement possible : Par une archéologue ayant fouillée le site, par un géologue membre du Comité scientifique du Géoparc mondial UNESCO

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